samedi 16 mars 2024

Lettre ouverte à un Pape confus

 La lettre suivante, rédigée par l'abbé Chazal, est extraite du Miles Christi 26 (janvier 2024)

7 janvier 2024

Cher Pape François,

Ces derniers temps, plusieurs prêtres, dont l'un de vos archevêques, ont rejoint la Résistance grâce à votre radicalisme, et je voudrais vous encourager à persévérer dans votre effort pour restaurer  la Tradition catholique, même si cela va à l'encontre de vos désirs déclarés.

En effet, il ne se passe plus une semaine sans que vous n'évoquiez notre adhésion bornée, fixiste, rigide, sans vie (etc…) à la foi catholique immuable.   Votre volonté de mettre fin aux nombreuses messes en latin que vos prédécesseurs ont ouvertes dans le monde entier pour diviser le mouvement traditionnel... nous unit maintenant !!  N'ayant pas d'autre choix pour se faire ou ordonner ou convalider, de nombreux prêtre ont maintenant vu la lumière du jour sur la perversité de Vatican II et de ses réformes.

Votre animus delendi (volonté de détruire) est vraiment un cadeau. Sans lui, Mgr Viganò n'aurait pas pu voir une intention délibérée de détruire l'Église catholique.  Votre horrible haine envers tous les dogmes catholiques, confirmée par votre soutien à la sodomie et votre dissimulation de la pédophilie, a convaincu de nombreuses personnes que trop c'est trop, et qu'aucune collaboration avec l'Église conciliaire n'est plus possible.

Parce que vous assimilez l'acte de croire à l'acte de choisir (haeres en grec), pour vous la Foi est une hérésie et l'hérésie est la Foi. Cela a conduit beaucoup à déclarer que vous êtes un hérétique manifeste dont l'enseignement ne peut en aucun cas être suivi et qui occupe le Trône de Pierre avec "un trône d'impiété abominable". Même nos amis protestants vous traitent d'hérétique et vous contribuez à montrer qu'il y a une crise dans l'Église. Vous faites la démonstration des avertissements du pape saint Pie X, selon lesquels l'erreur se répandrait par le haut, et les vêtements de brebis que portaient vos prédécesseurs sont à peine perceptibles chez vous.

Je ne vous remercierai jamais assez pour votre sincérité dans l'hérésie, car une grande étiquette "poison" est apposée sur la bouteille de votre doctrine d’arsenic.

Pendant des années, nous avons essayé de persuader les gens que la révolution de l'Église dans Vatican II, comme toute révolution, favorise toujours les radicaux comme vous. Après Paul VI, deux "papes conservateurs" ont été mis en place et ont créé l'illusion de "l'herméneutique de la continuité" ou que la Tradition catholique pouvait rencontrer à mi-chemin le libéralisme moderne et la démocratie. Cela a permis de contenir le mouvement lancé par Mgr Lefebvre pendant un certain temps, et de nombreux bons catholiques ont été trompés.

Pourtant, votre parti radical voulait plus de révolution, voulait suivre la doxa de la judéo-maçonnerie et des gouvernements anti-catholiques sur la voie de la destruction de la religion, des familles et des nations, parce que "la révolution, comme une bicyclette, tombe si elle s'arrête" (Fidel Castro) ou ne s'arrête qu'en enfer.

C’est pourquoi, je dois vous remercier d'avoir mis fin à cette situation dangereuse, qui trompait de nombreux élus.

Peut-être avez-vous le sentiment que votre temps est compté et que vous préféreriez que notre Sainte Mère l'Église soit traînée dans la boue, mais alors que la majeure partie de l'Occident aime la boue et réclame  la fin de l'Église, d'autres parties adhèrent encore à la loi naturelle, et quelques-uns d'entre nous, isolés dans le monde occidental, n'acceptent pas la fin de l'Église catholique.

Grâce à vous, une compréhension plus claire de la fausseté de Vatican II est en train d'émerger, mais aussi la compréhension que nous ne pouvons pas collaborer avec vous et vos collègues destructeurs de l'Église, des nations et de l'institution de la famille.

Ecrit le jour de la fête de la Sainte Famille.

Bien respectueusement en Jésus et Marie,

Abbé François Chazal

vendredi 15 mars 2024

L'invisible et silencieuse persécution

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PAX

9 mars 2024

Corção, dans son livre Le Siècle de l’enfer (page 402), dans le chapitre intitulé « Le désastre français», parle d’une invisible et silencieuse persécution religieuse en France qui, dit-il, a été la cause principale de ce que Paul VI a appelé plus tard « l’autodestruction de l’Église ». C’est dire l’importance que Corção donnait à ce qui se passe en France, pays où l'on trouve ce qu’il y a de meilleur et de pire au monde, disait-il.

Avant même le Concile, des artisans d’erreur dirigeaient leurs batteries contre la civilisation chrétienne et préparaient les esprits à l’apostasie générale. Ils ne savaient pas tous nécessairement ce qu’ils faisaient, mais ces hallucinés faisaient bien le travail de destruction dont les fruits sont devant nous.

La guerre elle-même, la deuxième guerre mondiale, a servi aux desseins des ennemis de l’Église. La France a été dévastée physiquement et spirituellement.

Une succession de ténébreuses affaires - Dreyfus, Révolution Française, Résistance, Épuration, Algérie -, a été exploitée par les ennemis de l’Église, qui ont consolidé leur règne à eux. À côté de cela, la persécution invisible et silencieuse dans les séminaires, chez les prêtres, les religieux, etc.

Mgr Lefebvre délégué apostolique

Cette persécution s’est fait bien sentir dans l’affaire Lefebvre, la plus ténébreuse affaire de toutes. Avant le Concile, Monseigneur avait déjà connu les effets de cette invisible et silencieuse persécution. Les évêques français ne lui ont pas pardonné l’appui public qu’il avait donné à la Cité Catholique et ont attendu l’heure de leur revanche.

Après la mort de Pie XII, l’étoile de Mgr Lefebvre semble décliner lentement. Jean XXIII lui a enlevé la charge de Délégué Apostolique et d’archevêque de Dakar. Cette persécution de la foi catholique s’est montrée à visage découvert au Concile, le plus grand de tous les désastres depuis la fondation de l’Eglise, comme le dit Mgr Lefebvre.

Cette persécution administrative n’est pas moins dévastatrice que les persécutions sanglantes. La liste des persécutés est longue. Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer ont éprouvé la fureur de ceux qui les ont excommuniés (une excommunication en tout point invalide). C’est l’Anti-Église qui essaye de tuer la vraie, comme Caïn a cherché et a tué Abel. Mais l'Église a les promesses de vie éternelle et de vie en ce monde, parce que les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle.

+ Thomas d’Aquin O.S.B.

jeudi 14 mars 2024

Avis pour un temps de nécessité

 KE 866 (17 février 2024)  


À qui fait autrement, ne soyez pas pénibles.

Dieu ne demande pas des choses impossibles.

Un lecteur bien troublé par la situation dans l’Église catholique nous envoie un certain nombre de questions pratiques que beaucoup d’âmes catholiques doivent se poser aujourd’hui en relation avec le grave devoir de tout catholique d’assister à la Messe pour remplir son obligation dominicale. En temps normal, les réponses sont relativement claires. Or, depuis la révolution de Vatican II dans les années 1960, les circonstances dans l’Église ne sont plus normales, et les réponses ne sont donc plus aussi claires. Énumérons les questions de ce lecteur, allant du général au particulier, sachant que ce Commentaire propose ses réponses sans rien imposer.

1. Dans quelle mesure l’Église conciliaire est-elle catholique, et dans quelle mesure est-elle contrefaite ?

Réponse : Dieu seul le sait, car Lui seul connaît les secrets des cœurs des hommes, et la frontière entre la vraie et la fausse Église passe souvent par le cœur des hommes, à savoir par exemple s’ils ont ou non la foi catholique. Puisque Lui seul peut le savoir avec certitude, Il n’attend pas de nous que nous le sachions. Cependant, Il nous donne les moyens de savoir ce que nous devons savoir, en jugeant les fruits (cf. Mt 7, 15–20). Ceux-ci permettent par exemple de distinguer infailliblement les bergers des mercenaires. La joie et la charité réelles révèlent où la véritable Église existe encore, même parmi les structures de la Nouvelle Église.

2. Avons-nous un pape ?

Réponse : si nous jugeons le pape François par ses fruits, nous les trouvons désastreux pour la véritable Église, au point que de nombreux catholiques sérieux soutiennent qu’il est un antipape. Dieu n’exige pas de moi que je sois sûr de ma réponse, dans un sens ou dans l’autre. Sur cette question, même de bons théologiens catholiques peuvent être en désaccord. La sage conduite de Mgr Lefebvre était de laisser ses prêtres avoir leur propre opinion en privé, mais de les obliger en public à se comporter comme si les papes apparents de Vatican II étaient de vrais papes, à moins et jusqu’à ce qu’il soit clairement prouvé qu’ils ne le fussent pas. Même le pape François remplit encore la fonction catholique de fournir aux structures de l’Église une tête visible leur permettant de fonctionner jusqu’à ce que Dieu nettoie les écuries d’Augias. En son temps, Dieu remettra le pape sur le bon chemin. En attendant, je peux désespérer de tel ou tel pape, mais je ne dois pas désespérer de la papauté, ni d’aucune autre institution venue de la Tradition de Notre Seigneur Lui-même.

3. Qu’en est-il des sacrements de la Nouvelle Église ?

Réponse : comme l’ensemble de la Nouvelle Église dont ils sont un produit et une partie, ils sont encore en partie bons même si, par définition, ils sont en train de pourrir, comme les pommes pourrissent, image qui vaut ce qu’elle vaut. Car dès le début, la Nouvelle Église a été habilement conçue pour pourrir pendant des dizaines d’années, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de la véritable Église. En effet, dans les années 1960, au moment de Vatican II, de nombreux ecclésiastiques au sommet de l’Église avaient été complètement infectés par la pensée maçonnique. La franc-maçonnerie est cette société secrète créée en 1717 à Londres pour infiltrer l’Église catholique jusqu’à sa destruction de l’intérieur, permettant ainsi aux ennemis bien connus de Dieu et du genre humain de s’emparer du monde. La véritable Église de Notre Seigneur est en effet le grand obstacle sur leur chemin.

4. Qu’en est-il des « miracles eucharistiques » qui se seraient produits lors de « messes » du Novus Ordo ?

Réponse : au cours des 2000 ans d’histoire de l’Église, Dieu a toujours aidé par des miracles les Chrétiens à croire au miracle stupéfiant de sa Présence réelle sous les simples apparences du pain et du vin. Et ces miracles continuent de nos jours, car le Sacré-Cœur n’abandonne pas les brebis trompées par leurs bergers. La différence est qu’aujourd’hui, la science moderne est en mesure de fournir de vraies preuves techniques pour prouver que les miracles, quand ils sont authentiques, sont bien authentiques. Voyez par exemple le livre « Un cardiologue examine Jésus », du Dr Franco Serafini, avec des explications et des illustrations photographiques de plusieurs miracles récents. Il est édité par Sophia Institute Press, et disponible sur SophiaInstitute.com. Que Dieu bénisse les traditionalistes qui s’en tiennent fermement à la messe latine traditionnelle, mais non ceux qui refusent les preuves techniques fournies par le Sacré-Cœur pour le salut des âmes.

5. Et qu’en est-il de la réception des hosties prétendument consacrées lors de Messes Novus Ordo  ?

Réponse : peut-être vaut-il mieux éviter de les recevoir, car elles peuvent être invalides et, avec le temps, le devenir de plus en plus. Cependant, en cas de nécessité, et si toutes les circonstances sont convenables, on peut les recevoir pour autant qu’elles puissent être valides.

Kyrie eleison

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KE 867 (24 février 2024)

Le déluge d’horreurs de la Troisième Guerre

Diront d’un Dieu très bon la gloire et la colère.

Aucun lecteur de ces Commentaires n’a envoyé de questions théoriques comparables à la série de questions pratiques de la semaine dernière sur la crise sans précédent dans l’Église aujourd’hui (KE 866 du 17 février). Mais il vaut la peine d’inventer une telle série, pour offrir des réponses aux questions théoriques, dans l’éventualité où quelques lecteurs comprendraient mieux la confusion créée par Vatican II. Car ce Concile est une pente aussi glissante que dangereuse.

1. Quel est donc l’élément au cœur de cette confusion ? Est-ce ce que l’on appelle le «modernisme »   ? Qu’est-ce que le modernisme ?

Réponse : le modernisme est la grande erreur des temps modernes, par laquelle même des ecclésiastiques instruits peuvent en venir à croire que l’Église du passé n’a plus besoin d’élever l’humanité à des hauteurs surnaturelles que l’homme ne serait plus capable d’atteindre. Au contraire, « l’humanité est tellement différente à l’époque moderne que pour l’atteindre au fond de son matérialisme, l’Église doit mettre à jour sa doctrine, sa morale, sa liturgie, tout. Si les hommes ne peuvent plus s’élever au niveau spirituel de l’Église, l’Église doit s’abaisser au niveau matériel des hommes », disent les modernistes, du moins en substance.

2. Mais la fonction de l’Église n’est-elle pas d’aller vers les hommes, où qu’ils se trouvent ?

Réponse : Oui ! Mais pas en faisant n’importe quoi ! Tous les pompiers veulent éteindre des incendies, mais le premier liquide venu ne fait pas l’affaire. Quel pompier utiliserait de l’essence à la place de l’eau ? L’eau et l’essence ont chacune leur nature immuable, indépendante de la volonté des hommes. L’eau éteint le feu (surprise !), tandis que l’essence l’alimente (« mais qui suis-je pour en juger ? »). De la même manière, le chant grégorien et la musique rock ont chacun leur nature immuable et opposée, avec des effets opposés et immuables. Le chant grégorien attirera les âmes vers l’église, le rock vers la salle de danse, mais le rock n’attirera pas vers l’église. Certains modernistes veulent bien faire, mais ils sont stupides s’ils pensent que la musique fonctionne aujourd’hui différemment de ce qu’elle était hier. Pour être attirées vers Dieu, les âmes ont besoin d’une musique calme et non agitée.

3. Mais toute la vie moderne est agitée, comparée à la vie d’hier. Alors comment une âme d’aujourd’hui pourrait-elle parvenir à Dieu?

Réponse : C’est le moins qu’on puisse dire ! Après 6000 ans d’histoire, on pourrait penser que les hommes ont appris à connaître la nature, les effets et les conséquences des choses, mais non. Notre époque part pour ainsi dire du principe que l’homme peut vouloir que les natures aient les effets qu’il souhaite. Tout est devenu si dégénéré et instable que la vie se transforme en une agitation continuelle et que les jeunes ne supportent plus une musique trop calme. Mais cela ne veut pas dire que les natures ont changé au point que le rock les ramènera à l’Église. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas dans sa nature. Il a été conçu par le Diable pour créer toujours plus d’agitation.

4. Mais si c’est vrai, comment aujourd’hui un jeune, ou n’importe qui, pourra-t-il jamais aller au Ciel ?

Réponse : Bonne question ! Dans les temps modernes, de nombreux saints se sont posé cette question, mais aucun n’a jamais désespéré de la réponse parce qu’ils savaient que Dieu dispose toujours sa grâce pour que l’âme la Lui demande. « Quand on veut, on peut », disent les hommes. « À celui qui fait ce qu’il peut, Dieu ne refuse pas sa grâce » selon la manière plus divine avec laquelle l’Église s’exprime. Quoi qu’il en soit, lorsqu’une âme, sans faute très grave de sa part, se trouve dans une situation où ses chances de salut sont apparemment infimes, Dieu peut toujours intervenir (v. par exemple le cas de Lot dans Genèse 19)

5. Mais puisque Dieu est tout-puissant, pourquoi n’élimine-t-il pas tout le mal de la création qu’Il domine ?

Réponse : Parce que le but de sa création est d’offrir la plus grande béatitude possible aux âmes qui l’acceptent librement. Or, une béatitude qui n’est nullement méritée par l’âme qui la reçoit ne peut être aussi heureuse pour cette âme qu’une béatitude au moins partiellement méritée par elle en dépit de tout le mal dont elle a été environnée durant sa courte vie dans cette ‘vallée de larmes’. Il s’ensuit que plus Dieu souhaite être généreux avec son don de béatitude, plus Il autorisera le mal, mais pas au point où le mal empêche le bien librement choisi. Ce point a été atteint par le monde entier à l’époque de Noé et il revient aujourd’hui. Dieu interviendra donc à nouveau demain et, si nous avons la foi catholique, faisons notre part en priant le Rosaire de sa Mère pour le salut des âmes.

Kyrie eleison

mardi 5 mars 2024

Mgr de Castro Mayer

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PAX

2 mars 2024

            Que dirait Mgr de Castro Mayer de la situation actuelle de la Tradition ? Que dirait-il des velléités ou volontés d’accord qu’on a vues pendant les années du gouvernement de Mgr Fellay ? Il aurait certainement réprouvé une telle témérité, pour ne pas dire plus.

            Mgr de Castro Mayer était docteur en philosophie et en théologie de la Grégorienne de Rome. Il savait de quoi il parlait, quand il fustigeait les erreurs de Vatican II. « Voilà que le Second Concile du Vatican, écrivait-il, s’est constitué en une anti-Église »[1]. C’est fort. Toute diminution de cette vérité énerve le combat de la Tradition. En Vatican II, les ennemis de l’Église ont levé la tête. Ils sont ceux qui croient avoir vaincu, et c’est vrai, en partie. Ils tiennent maintenant les commandes de l’Église. Ils persécutent ceux qui leur sont contraires.  Ils ont persécuté Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer. Ils ont tout fait pour détruire leurs œuvres. Ils ont réussi pour Campos et ils espèrent, certainement, réussir avec toute la Tradition, mais ils ne réussiront pas. Il restera toujours un catholique, un prêtre, un évêque qui gardera le dépôt de la foi.

            Si on demande à Mgr de Castro Mayer l’essence de cette apostasie qui ronge l’Église, que répond-il ? Il nous répond que l’essence de cette apostasie est en Vatican II.

« Nous dirions que la meilleure manière d’abandonner l’Église du Christ, Catholique, Apostolique et Romaine, est d’accepter, sans réserves, ce qu’a enseigné et proposé le Concile Vatican II. Il est la Contre-Église. »[2]

                Un jour, Rome reviendra à la Tradition et la Rome néo-moderniste et néo-protestante sera jetée dehors. Prions pour cela. Travaillons pour cela, ayant toujours devant les yeux l’enseignement de la Tradition, celui de Mgr Lefebvre et de Mgr de Castro Mayer. Ils sont les héros de cette Tradition et, certainement, les martyrs de la Tradition, les témoins qui ont tout donné pour la défense de l’enseignement de l’Église. Gardons leur enseignement.

+ Thomas d’Aquin O.S.B.


[1] O pensamento de Dom Antônio de Castro Mayer, page 17, Editora Permanência

[2] O pensamento de Dom Antônio de Castro Mayer, page 18, Editora Permanência


lundi 4 mars 2024

Miles Christi XXV (Partie IV) - Eté 2023

Partie I

Partie II

Partie III

De nouveaux évêques pour la Résistance

Trois d'entre eux pour être précis. Deux questions se posent à leur sujet.


Mgr Ballini en Malaisie

  • Avons-nous besoin d'autant d'évêques ?

En ce qui concerne l'Asie, la réponse est un grand oui ! En Pologne également, Mgr Stobnicki dispose d'une équipe de six prêtres et constate un afflux de fidèles. Mais ici, en Asie, on ne peut pas dire que Mgr Ballini soit venu pour rien, donnant environ 330 confirmations en huit endroits. En fait, il n'a pas visité la moitié de nos sites et doit encore revenir pour couvrir Iloilo, Bukidnon, Davao, Zamboanga. Il se rendra en Inde en octobre et peut-être en Corée l'année prochaine... du moins je l'espère, car votre serviteur l'a envoyé dans son avion pour Manille avec un horaire erroné !

Mgr Faure m'a dit qu'il souhaitait revenir lorsque je l'ai rencontré l'année dernière, mais je ne suis pas sûr que cela soit réalisable. Mgr Thomas d'Aquin, et peut-être aussi Mgr Zendejas, sont très occupés dans leurs régions respectives. La seule solution pour l'Asie est donc de faire venir d'autres évêques.

Cela se produit alors que le nombre de séminaristes augmente, ici au moins avec un Indonésien (un autre cadeau de la Néo-FSSPX), deux Nigérians (qui ne peuvent pas étudier au Brésil et ne peuvent pas se rendre aux séminaires de Mgr Zendejas au Kansas et de Mgr Ballini en Irlande), et un deuxième Australien en janvier.

Aux Philippines

Quant aux fidèles, qui sait ? Quand la prophétie de Mgr Fellay (« Quand des évêques de l’Eglise officielle nous approuveront, nous les utiliserons, évitant d’avoir besoin de consacrer de nouveaux évêques, comme Mgr Lefebvre le fit en 1988 ») se réalisera... accepteront-ils des évêques hérétiques? Certains de mes amis, encore bloqués sur le Titanic, disent que non... Et sans eux, nos fidèles augmentent de toute façon, tandis que le mouvement "de flanc" Vigano est en cours. Cela justifie plus d'officiers généraux.

Enfin, aucun évêque de la Résistance n'a mis les pieds en Afrique où le mouvement a également commencé.

  • La deuxième question est de savoir pourquoi ces consécrations ont eu lieu en secret.

En mars 2020, alors que le monde entier est tombé dans l'enfermement, la paralysie et la surveillance communiste, qui pouvait dire quand la mascarade Covid se terminerait ? On pourrait dire que l'impénitent Dinosaur a surréagi à ce complot communiste mondial, mais, je le répète, puisque ce sont les évêques qui assurent la continuité ou la sécurité des sacrements, mieux vaut trois de plus que trop peu.

C'est la Russie qui a mis fin à la Covidiosyncrasie, mettant fin à la nécessité de se préparer à des éventualités "sous le radar". Comme Sœur Lucie l'avait prédit, nous avons eu un bref aperçu du communisme, et sous tout régime communiste, le secret est préférable.

Enfin, tout ce que l'évêque avait à faire était de s'assurer que les choses étaient faites de manière canonique, avec un nombre suffisant de témoins (cinq à dix chaque fois au moins), un enregistrement vidéo et des photos de la cérémonie et des certificats canoniques.

  •  Ces évêques s'entendront-ils ?

C'est la grande question qui reste posée. Quand le diable a échoué à porter atteinte à la vertu de foi, par l'hérésie et le libéralisme, il s'attaquera à coup sûr à la charité. "Seule la vérité prévaudra, mais pas sans la charité" (Saint Augustin). Ici, en Asie, je suis heureux que les évêques Williamson, Faure, Zendejas et Ballini soient venus, et tous les autres sont également invités. La plupart d'entre nous, 100 prêtres, pensons la même chose, alors que d'autres, seulement quelques-uns, pensent autrement. C'est inévitable, surtout dans une organisation qui veut éviter d'être monolithique.

La trahison de la foi, la reddition au Novus Ordo, c’est ce qui devrait justifier la division, voire la rendre nécessaire.

Sinon, comme dans Romains chap. XV, nous devons supporter les faiblesses des autres (comme ils supportent probablement nos propres faiblesses) pour éviter de nous plaire à nous-mêmes : "vita communis maxima crux" ("la vie commune est une lourde croix"), et une action menée en commun suppose des croix et des offenses à pardonner... tout cela pour ne pas se faire plaisir, et éviter le narcissisme ou l'orgueil collectif, "l'entre-soi" comme disent les Français.

Un test de charité et d'humilité nous attend... et son résultat positif est peut-être ce que Dieu espère de nous, pour nous permettre d'aller "au-delà" et de mettre en échec les erreurs de la réforme conciliaire.

Que Dieu vous bénisse, chers amis et bienfaiteurs, pour votre aide et vos prières, pour votre charité dans la vérité et la vérité dans la charité.

Abbé François Chazal – MCSPX


dimanche 3 mars 2024

Croisade de la Charité

En ce temps de Carême, contemplons et accompagnons notre Sauveur dans Son chemin de Croix où Il nous révèle qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour Dieu, pour ceux qu'on aime.  Donner sa vie, c'est d'abord s'oublier. 



"C'est le Christ qui révèle à l'homme sa destination profonde: l'âme est faite pour aimer. Vous êtes fils d'un même Père, qui vous aime: soyez ces frères, entr'aimez-vous, entr'aidez-vous, travaillez à faire ce monde tel que le Père a désiré qu'il fût."

jeudi 29 février 2024

Le nom et la chose

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PAX

24 février 2024

Tradition, Fidélité, Résistance : trois mots, trois choses? Non, une seule. Laquelle ? la garde du dépôt de la foi. Tel est le rôle des évêques. Mgr Lefebvre a gardé et protégé ce dépôt. Nous aussi, tant bien que mal, nous voulons le garder. C’est cela Tradition.

Le rôle de l’évêque est de garder le dépôt de la foi en son âme et autour de lui. Mgr Lefebvre a nié d’avoir le rôle de chef de file des traditionalistes. Il a nié avoir des « suiveurs ». Il était simplement un évêque qui résistait. Il ne voulait pas que quelque chose de trop humain vienne se mêler à ce témoignage et à ce combat. Il ne voulait pas qu’on assimile la Tradition à une secte, à un mouvement quelconque. La Tradition, c’est l’Église.

Le chef, c’est Notre-Seigneur, c’est lui que nous suivons. Si, en outre, nous suivons Mgr Lefebvre, c’est parce que les chefs, les pontifes et les saints sont faits pour être suivis, parce qu’ils suivent Notre-Seigneur.

Mgr Lefebvre refusait le nom de chef de file, mais la chose était qu’il était notre pasteur. Les brebis ont bien compris que c’était bien lui qui allait les sauver du naufrage, qu’il fallait bien le suivre, non comme « suiveurs » mais comme catholiques, pour ne pas perdre son âme.

En ce qui nous concerne, nous disons : nous sommes de la Tradition, nous sommes de Mgr Lefebvre, nous sommes de Notre-Seigneur. Nous ne sommes pas toute la Tradition, mais nous sommes, nous voulons être de la Tradition.

Les autres noms disent notre volonté de ne pas perdre le dépôt de la foi, notre volonté de nous battre pour cela, non pas avec Mgr Fellay, mais avec Mgr Lefebvre. Il s’est battu avec force et charité. Voilà la Tradition. Voilà aussi notre vrai nom.

+ Thomas d’Aquin O.S.B.

dimanche 18 février 2024

Tradition

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Par  Mgr Thomas d’Aquin (OSB) le 17 février 2024

Ordinations des Pères Albert et Laurent (Colombie) 
6 janvier 2024

Il faut avoir une doctrine très sûre pour comprendre et faire comprendre toute la vraie signification du mot Tradition, surtout en cette crise qui s’abat sur ​l’Église depuis Vatican II. 

La combat de Mgr Lefebvre contre les erreurs de Vatican II a pris le nom de Tradition : “Tradidi quod et accepi.” Ce combat n’est pas, à proprement parler, le combat de Mgr Lefebvre, bien sûr. Il est le combat de l’Église. C’est particulièrement l’opération survie de 1988, survie de toute l’Église.

Mgr Lefebvre ne voulait pas être appelé le chef de file des traditionalistes. Il se nommait simplement un évêque qui résiste, ce qui l’a fait accuser par Dom Gérard de « résistancialisme ». Résister par Fidélité, nom choisi en France pour désigner l’opposition à l’accordisme de Mgr Fellay. Nous pouvons dire la même chose aujourd’hui. Il y a des fidèles qui résistent et qui veulent continuer le combat de Mgr Lefebvre tel qu’il l’a conduit. Mais il n’est pas si facile d’avoir la sagesse de Mgr Lefebvre. Que ferons-nous, sinon supplier le Dieu des armées d’avoir pitié de nous ? Qu’il nous fasse combattre selon les règles de la prudence. Il a non seulement défendu le dépôt de la foi, mais aussi dénoncé quels étaient les ennemis de ce dépôt.

Il y a chez Monseigneur une prudence supérieure, un don de conseil pour discerner la vraie manière de combattre. La vraie manière n’était pas celle de Dom Gérard ni celle de l’abbé Bisig, fondateur de la Fraternité Saint-Pierre, ni celle d’aucune des communautés Ecclesia Dei (premiers mots du document qui a excommunié Mgr Lefebvre), ni celle de tous ceux qui ont adhéré aux invitations de Rome.

En quoi la manière de Dom Gérard déplaisait-elle à Mgr Lefebvre ? Elle lui déplaisait parce qu’elle livrait aux ennemis les vrais catholiques, la part choisie du troupeau. Il a été surpris qu’il n’y ait pas eu davantage de résistance à Dom Gérard au Barroux ; il aurait fallu se battre davantage. Livrer les âmes des moines, de ses prêtres, presque tous ordonnés par Mgr Lefebvre, et des bénédictines aussi... oui, Dom Gérard méritait d’être déposé. Mgr Lefebvre me l’a fait savoir. Il voulait que j’aille au Barroux pour cela. J’avoue que je n’ai eu ni courage ni force ni capacité de le faire. Mais c’est bien la conduite des vrais évêques et aussi des vrais saints, comme saint Pie V, qui délia les Anglais de l’obéissance à la reine Élisabeth. Dans le cas de Dom Gérard, il ne s’agissait pas directement d’hérésie, mais sa conduite allait mener les moines aux erreurs modernes de Vatican II.

Revenons aux traditionalistes. Essayons une définition : ceux qui, dans le combat actuel, ont suivi Mgr Lefebvre et le suivent encore. Voilà le mouvement de la Tradition. Tradition doctrinale et tradition prudentielle. Voilà la Tradition que nous avons appris à aimer auprès de Monseigneur, où il a pourfendu l’erreur, ranimé les courages, éclairé les doutes et communiqué à flots les grâces des sacrements. Suivons-le encore. Avec lui, plus qu’avec quiconque, nous avons la Tradition. Il est encore aujourd’hui l’homme capable du seul vrai ralliement qui peut unir tous les traditionalistes dans la vraie fidélité.

jeudi 15 février 2024

Deux lettres, deux orientations

Source

Par Son Excellence Mgr Thomas d’Aquin, OSB, le 1er février 2024


Trois évêques ont écrit à leur supérieur au sujet du danger d'un accord purement pratique avec Rome, et ont fait appel à leur fondateur, Mgr Lefebvre. — Il avait raison il y a 25 ans, il a encore raison aujourd'hui — disaient-ils.

À cet avertissement, le supérieur a répondu que les trois évêques étaient dépourvus d'esprit surnaturel et de sens des réalités. Une accusation grave qui pourrait retomber sur Mgr Lefebvre lui-même. Mais est-ce vrai ? Ne serait-ce pas plutôt l'inverse : Mgr Fellay qui serait dépourvu de ces deux qualités ? C'est là toute la question. Qui manque de réalisme et d'esprit surnaturel ? Ce n'est pas Mgr Lefebvre. Les trois évêques qui ont pris son exemple non plus. Ils ont dit que la situation à l'époque (2012) n'était pas substantiellement différente de celle de 2006, quand il avait été décidé de ne pas faire un accord pratique sans un accord doctrinal. Ils ont mis en garde contre le danger de se mettre entre les mains des évêques conciliaires et de la Rome moderniste. Irréalisme ? Manque d'esprit surnaturel ? Ils voulaient préserver la Fraternité des divisions profondes qui pouvaient survenir. Manque de sens des réalités ? d'esprit surnaturel ? Ils ont attiré l'attention du Supérieur général sur la pensée moderniste de Benoît XVl. Ils ont remarqué les symptômes d'un déclin de la confession de la foi. Irréalisme ? Manque d'esprit surnaturel ?

Mgr Lefebvre a parlé du SIDA spirituel de la Rome moderniste. Mgr Fellay ne semble pas penser de la même manière ni prendre les mêmes précautions. Il minimise la gravité des erreurs du Concile. Pour lui, la liberté religieuse est devenue une liberté très, très petite. Le Concile, quelque chose au sujet duquel beaucoup pensent qu'il a dit ce qu'il n'a pas dit. Qui sont ces "beaucoup" ? Les trois évêques ? Il les accuse de traiter les erreurs du Concile comme s'il s'agissait de super-hérésies

Si l'on compare Mgr Fellay à Mgr Lefebvre, la différence est évidente. Mgr Lefebvre a parlé d'apostasie de Rome. Mgr Fellay minimise la situation et cherche un rapprochement dangereux avec la Rome moderniste, avec ou sans accord.

Quels ont été les fruits de la prétendue supériorité de Mgr Fellay, c'est-à-dire qu'il est plus réaliste et surnaturel que Mgr Williamson, Mgr Tissier et Mgr Galarreta ? Les fruits ont-ils été doux ou amers ? Que chacun en juge par lui-même.

Grande commotion dans la Fraternité ; changement du principe régissant les relations avec Rome (accord pratique uniquement avec accord doctrinal ou accord pratique sans accord doctrinal) ; départ de prêtres ayant quitté la Fraternité, y compris l'abbé Faure ; expulsion de l'évêque le plus combatif de la Fraternité (Mgr Williamson) ; expulsion de plusieurs prêtres ; perplexité d'autres qui, tout en restant dans la Fraternité, n'approuvaient pas la nouvelle politique initiée par Mgr Fellay ; désorientation des fidèles ; éloignement de certaines communautés amies ; réserves de la part d'autres ; acceptation des mesures de compromis qu'il a prises à l'égard de la Fraternité, allant jusqu'à accepter les nouvelles dispositions sur les mariages, provoquant la réaction et la démission de sept doyens français et la réaction de trois communautés amies ; etc... De bons fruits ? Non !

Que conclure ? Il y a deux orientations dans la Tradition : celle de Mgr Lefebvre et celle de Mgr Fellay, du moins celle de Mgr Fellay comme Supérieur général. Comme Mgr Fellay ne s'est jamais rétracté, on peut considérer qu'il pense toujours ainsi.

Nous suivons Mgr Lefebvre et sommes reconnaissants à Mgr Williamson d'avoir résisté à Mgr Fellay. Grâce à Mgr Williamson, la Résistance peut continuer le combat avec la sainte liberté des enfants de Dieu pour défendre la Tradition et la transmettre selon l'exemple que nous a donné Mgr Lefebvre : «Tradidi quod et accepi ».  J'ai transmis ce que j'ai reçu.

mercredi 14 février 2024

Pourquoi la Résistance existe-t-elle ?

KE 865 (10 février 2024)


Dieu donna dans l’orage un vieux chef, sage et saint.

Quel jeune peut vouloir s’écarter du chemin ?

Il y a moins d’un mois, le 24 janvier, le prieur brésilien du monastère bénédictin traditionnel de Santa Cruz (niché en hauteur dans les collines derrière Rio de Janeiro au Brésil), Mgr Thomas d’Aquin, a publié une grave dénonciation d’un dirigeant important du mouvement catholique traditionnel, dirigeant actif dans le monde entier. Mais les traditionalistes n’ont-ils pas suffisamment de problèmes hors du monde traditionnel sans avoir à se battre entre eux aussi ? Normalement, le bon sens catholique le voudrait ainsi. Mais pas si la base même du catholicisme, la foi catholique, est en jeu. Or, dans la lutte entre Rome et la Fraternité saint Pie X, la foi est constamment en jeu. Que les lecteurs jugent par eux-mêmes : en tant que pasteur du troupeau de Notre-Seigneur, Mgr Thomas d’Aquin a-t-il fait autre chose que son devoir en dénonçant ce loup déguisé en mouton ?

La cause de l’existence de la Résistance n’est autre que Mgr Fellay avec ses paroles et ses actes. Ses paroles ont minimisé la gravité de la crise et du Concile. Ses actes ont exposé la Tradition au même sort que les communautés Ecclesia Dei.

Mgr Fellay n’a pas parlé comme Mgr Lefebvre. Mgr Lefebvre a dénoncé avec vigueur les erreurs du Concile ainsi que ceux qui étaient à l’origine de ces erreurs. Il a mis en garde pratiquement tous les papes conciliaires au sujet de leurs responsabilités. Il a dit à Jean-Paul II que s’il continuait sur la voie de l’œcuménisme, il ne serait plus le bon pasteur, et dans le dessin sur Assise, il a dit, avec des images et des mots, que Jean-Paul II irait en enfer s’il restait œcuméniste. Il a dit au cardinal Ratzinger que lui, Ratzinger, était contre la christianisation de la société. Il a dénoncé l’apostasie de la Rome conciliaire. ( . . . ). Il a défendu les prêtres et les fidèles contre la contagion moderniste. Il s’est exposé à une excommunication invalide mais infamante. Il n’a pas reculé dans la défense de la France contre le danger musulman. Il nous a protégés contre la tentation accordiste de Dom Gérard. Il a été, en un mot, comme les évêques d’autrefois : le défenseur de la chrétienté et du fondement de la chrétienté qui est la foi. Il a été l’homme des vertus théologales, défendant notre foi et toutes les vertus.

Qu’en est-il de Mgr Fellay ? A-t-il poursuivi les actions de Mgr Lefebvre ? Non. En paroles et en actes, Mgr Fellay s’est écarté de Mgr Lefebvre. En ce qui concerne la liberté religieuse, il a minimisé la gravité de ce que le Concile avait dit. Il n’a pas dit aux papes ce que Mgr Lefebvre avait dit. Il n’a pas attaqué les erreurs comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas parlé des deux églises comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas distingué clairement l’Église officielle de l’Église catholique, mais a parlé d’une ‘Église concrète’, troublant les fidèles et même les prêtres. Qu’est-ce que cette église concrète ? Sommes-nous obligés d’être dans cette église ? Nous sommes dans l’Église catholique. Nous reconnaissons le pape, mais pas l’Église conciliaire dont parlait le cardinal Benelli. Nous reconnaissons le pape, mais pas sa doctrine ni ses actes contre la Tradition. Ces actes ne sont pas catholiques, mais anticatholiques.

C’est sous l’influence de Mgr Fellay que le chapitre 2012 a modifié le principe énoncé par le chapitre 2006 : pas d’accord pratique sans accord doctrinal. Cela n’a pas plu à Mgr Fellay et a été modifié. Sous certaines conditions, la Fraternité peut désormais conclure des accords pratiques sans accord doctrinal. C’est une lacune. Une lacune qui pourrait conduire la Fraternité sur la voie des communautés Ecclesia Dei. Elle n’est pas allée aussi loin, mais elle a baissé la garde et Rome en a profité. Mgr Fellay a supprimé les résistances internes à la Fraternité, en expulsant Mgr Williamson et quelques prêtres, puis il en a puni d’autres, comme les sept doyens qui ont protesté à juste titre contre le document de Rome sur les mariages. Mgr Fellay a désorganisé la Tradition, il s’est écarté de la ligne de Mgr Lefebvre et a fait en sorte que d’autres s’en écartent aussi. C’est la raison d’être de la Résistance : résister à cet écartement.

Nous voulons suivre Mgr Lefebvre en tout, dans la doctrine mais aussi dans les solutions pratiques, car, comme l’enseignent Aristote et saint Thomas, les exemples des anciens servent de principes d’action. Nous suivons Mgr Lefebvre dans la doctrine et dans l’action, en particulier par rapport à la Rome moderniste, afin de rester fidèles à la Rome éternelle, maîtresse de vérité et de sainteté.

Kyrie eleison

mardi 13 février 2024

Miles Christi XXV (Partie III) - Eté 2023

Partie I

Partie II

Une histoire de deux trains

En effet, tout comme Mgr Lefebvre croyait que Vatican II pouvait être "compris à la lumière de la Tradition", puis, dans l'interview 30Giorni très oubliée, a candidement admis qu'il avait tort [ce que et Huonder et la Néo-SSPX ne veulent pas que vous vous rappeliez], un autre archevêque a humblement confessé qu'il était à la fois dans l'erreur et en retard ; et, tranchant le ventre du boa, il se lève pour dire la vérité et traite la Nouvelle Rome comme un ennemi, un repaire de vipères, qu'il faut rejeter et éviter immédiatement, entièrement... à moins, bien sûr, que Rome ne se convertisse en "Rome éternelle".


La Néo-SSPX ne prend pas cette direction ; cependant la charité chrétienne nous oblige à souhaiter et prier pour que, comme Vigano et les autres, une proximité avec les hérésiarques du Novus Ordo leur permette de conclure honnêtement avec nous qu'ils sont des ennemis de l'Église. Si la grâce a pu faire des merveilles (et pas des Huonders) avec Vigano et ses nombreux adeptes, la grâce peut encore profiter à ceux qui ne suivent pas la position de l'archevêque sur les sacrements douteux du Novus Ordo et la doctrine pernicieuse de Vatican II.

Puisque nous n'avons pas encore de papauté en état de marche, nous sommes nous-mêmes capables de nous tromper de voie, de nous tromper de train, d'aller dans le précipice ?

Malheureusement, la situation de la FSSPX (d'où nous venons) a pris une très mauvaise tournure, et nous pouvons seulement nous consoler avec le mouvement Vigano, même s'il ne semble pas conscient qu'en plus de la doctrine, il y a la question de la validité des sacrements Novus Ordo. De manière inquiétante, lorsque Mgr Lazo a rejoint le mouvement de la FSSPX, il y a environ 30 ans, la FSSPX a choisi d'ignorer la question et ne lui a pas demandé de procéder à des ordinations... tout en lui demandant de procéder à des confirmations (si je me souviens bien).

Il pourrait donc s'avérer difficile de demander au vieux capitaine Vigano d'être convalidé ( N de T : rendu valide par réitération du sacrement sous condition), même si la cérémonie est assez simple et facile. Pourtant, Mgr Lefebvre a mentionné ce problème comme l'une des raisons des consécrations de 1988 ; et nous ne pouvons ignorer que les changements dans les rites du Novus Ordo sont très similaires aux changements initiés par les anglicans, que l'Église a déclarés invalides dans "Apostolicae Curae" de Léon XIII.

Par conséquent, même si l'on parvient à démontrer que les rites du Novus Ordo sont valides, d'autres auront toujours de bonnes raisons, des raisons égales je crois, de s'y opposer.

(à suivre)

jeudi 8 février 2024

Libéralisme pratique

KE 855 (2 décembre 2023)

Supprimons le réel, dit l’homme en plein délire.

Et Dieu ? Patient, Il montre un triste et doux sourire.

Un lecteur nous envoie des questions profondes sur l’histoire récente de l’Église, de la Fraternité Saint Pie X et du mouvement dit de ‘Résistance’. Un jour, lorsque notre Mère l’Église reprendra ses esprits — comme elle le fait déjà doucement — les ombres et les ténèbres se dissiperont, et l’histoire se manifestera pleinement dans la vérité et la charité. En attendant, voici des esquisses de réponses.

1.       Comment pouvez-vous être contre toute structure pour la ‘Résistance’ ? Y a-t-il quoi que ce soit de catholique qui puisse prospérer sans structure ?

La force de la ‘Résistance’, c’est d’abord la Vérité, et ensuite le caractère très peu contraignant des liens entre les divers petits groupes qui résistent à la révolution de Vatican II. Cette révolution s’est rapidement imposée à une grande partie de l’Église catholique parce que les catholiques étaient trop obéissants à leurs autorités infidèles. De même, la plus grande partie de la FSSPX a été rapidement émoussée en 2012, parce que ses prêtres étaient trop respectueux de l’autorité de leurs chefs officiels qui voulaient revenir dans le giron de la Rome apostate. Ils n’ont plus servi la vraie Église ou la vraie Foi, comme le faisait Mgr Lefebvre, mais eux-mêmes. Au contraire, s’emparer d’une petite poche de Résistants n’amènera pas nécessairement à s’emparer même d’une deuxième poche. Ainsi, la Foi survivra jusqu’à ce que Dieu décide de restaurer en Son temps, dans la Foi, la structure catholique.

2.       Les dirigeants de la FSSPX trompés par les fonctionnaires romains apostats au milieu des années 1990 étaient-ils motivés par l’ambition personnelle ?

Ce n’est pas impossible, mais leur problème était avant tout leur manque de foi dans les moyens divins pour résoudre la crise de l’Église, en plus de leur confiance excessive dans la politique purement humaine du Vatican. Contrairement à Mgr Lefebvre, ils ne saisissent pas la dimension divine et pré-apocalyptique de la crise mondiale ; ils la conçoivent donc en termes plus ou moins limités et mondains, ratant ainsi complètement le coche. Comparez avec Mgr Lefebvre, qui a toujours eu en vue la ruine complète de l’Église. Comparez également avec Mgr Viganò, qui s’interroge constamment sur la chute universelle de l’Église et du monde, provoquée par Vatican II.

3.       Le Chapitre général de 1994 a-t-il prouvé clairement ces déficiences des dirigeants de la FSSPX ?

Prouvé, oui, mais prouvé clairement, pas dans l’immédiat. Les participants à ce Chapitre général donnaient l’impression de gentils enfants se livrant à des jeux, plutôt que de guerriers d’âge adulte menant une lutte gigantesque pour la gloire de Dieu et le salut des âmes dans un environnement extrêmement dangereux. Il faut être saint pour croire au mal, disait Gustavo Corçao. Les chers et pieux jeunes prêtres de ce Chapitre ne semblaient pas à la hauteur de la gravité du moment.

4.       Quand selon vous les deux camps des Suivistes et des Résistants de la FSSPX se sont-ils séparés l’un de l’autre ?

Les éléments de division étaient déjà sûrement présents dans les années 1980. Je connais un prêtre qui, en 1982, après avoir professé pendant cinq ans à Ecône, a été envoyé outre-Atlantique pendant plus de 25 ans, très probablement pour être mis à l’écart. Les jeunes séminaristes devaient être préparés à obéir aux libéraux qui se voyaient déjà à la tête de la FSSPX, en remplacement d’un Mgr Lefebvre vieillissant. Ce dernier avait été merveilleux pour son temps, se disaient-ils, mais il était de plus en plus dépassé à cause de sa condamnation implacable des modernistes romains. Car ces modernistes étaient considérés comme la véritable Autorité de l’Église ; qui plus est, ils devenaient meilleurs chaque jour ! Attention, ces dirigeants libéraux de la FSSPX ne se considèrent pas comme des libéraux, bien au contraire. Ils se voient même infiltrer la Rome moderniste et la convertir à la Tradition catholique. Est-ce possible ? Ils n’ont aucune idée de la profondeur et de la gravité de la croisade menée par les libéraux pour détruire l’Église catholique.

5.       L’affrontement Suivistes-Résistants a-t-il toujours existé au sein de la Fraternité St Pie X ?

Oui, certainement. Mgr Lefebvre avait lu l’abbé Barbier (1851–1925) sur l’histoire de l’affrontement du libéralisme avec le catholicisme aux 19ème et 20ème siècles. Il nous disait que cette lecture lui avait fait comprendre que la seule différence, dans ce même affrontement, entre avant et après Vatican II était qu’avant, c’étaient les catholiques qui commandaient, alors qu’après, c’étaient les libéraux. Tant que l’archevêque a été en vie, son magnétisme personnel a maintenu la FSSPX catholique, mais dès sa mort en 1991, le magnétisme constant de Rome pour les catholiques a commencé à reprendre son ascendant. Soyons patients. Dieu ne se laissera pas faire, ni par le Diable, ni par les anges ou les ecclésiastiques déchus.

Kyrie eleison.